C’est en accordant, que l’on devient accordeur
Plus les gestes sont rapides et l’oreille attentive, meilleur est le résultat. Piano droit ou grand piano de concert, chaque instrument mérite d’être accordé et réglé avec le même soin, pour que ses qualités musicales et techniques soient préservées.
Parce qu’obtenir ces diplômes n’est pas une fin en soi, mon expérience s’est construite dans la répétition des gestes, inlassablement, dans l’écoute du son, mais aussi dans la capacité à s’adapter à tout instrument et à diverses situations.
La multitude de pianos accordés, réglés, réparés, écoutés et joués, en clientèle, école de musique, service concert, dans les églises, sur une île, pour des festivals au soleil ou sous la pluie…la passion pour ce métier m’a poussée à aller toujours plus loin et me portera encore longtemps.
Lorsque l’on m’a installée devant un piano à l’âge de six ans, je ne me doutais pas que la passion pour cet instrument m’amènerait à en faire mon métier. Quelques années de cours au conservatoire, d’autres avec un professeur particulier, en autodidacte persévérante ensuite, le clavier noir et blanc ne m’aura finalement jamais quitté. Certes accorder n’est pas jouer, mais l’un ne va plus sans l’autre pour moi. Car jouer et accorder requiert les mêmes qualités : patience, persévérance, exigence et passion.
C’est souvent en observant l’accordeur intervenir sur le piano familial que naît l’idée de ce métier. Avec une clef d’accord et un accordeur électronique imposant installé sur la feutrine bordeaux, il y passa un certain temps…ou plutôt un temps certain qui me laissa le loisir de découvrir l’intérieur de mon piano et son fonctionnement. Mais après écoute des quatre-vingt huit notes sans cesse répétées, le son continua de résonner dans mon esprit…la décision était prise.
faire de sa passion, un métier
Après avoir entrepris la recherche d’un maître d’apprentissage — condition sine qua non pour intégrer l’Institut Technologique Européen des Métiers de la Musique — mes premières gammes s’effectuèrent à Besançon puis à Tours.
J’ai obtenu en 2008 mon C.A.P. A.T.I.M. option piano (assistant technique en instrument de musique) après deux année effectuées en alternance. Premières notes accordées, découverte approfondie du fonctionnement technique de la mécanique d’un piano droit, réglage du clavier, travail du bois en atelier et diverses réparations : tête et mains dans le piano, ma voie était trouvée.
Je la poursuivis en effectuant deux années supplémentaires, désireuse d’appréhender le fonctionnement technique des pianos à queue. Car si piano droit et piano à queue réclament une même et fine oreille, ils possèdent chacun leurs spécificités techniques. L’obtention, en 2010, du B.M.A. technicien en facture instrumentale (brevet des métiers d’art) atteste de ma maîtrise de ces deux instruments.
Afin d’enrichir mon expérience, j’ai ensuite intégré pour une durée de huit années, une entreprise finistérienne qui acheva ma formation de technicien concert.